Dimanche 4 Mai, des dizaines de protestataires ont marché dans les collines de la capitale d’Haïti pour critiquer l’intensification de la violence des gangs et demander le départ du Premier ministre et du Conseil présidentiel transitoire.
« Nous avons besoin de sécurité, de nourriture, d’un toit, de soins de santé. Si vous ne pouvez pas assumer ces responsabilités, partez », a déclaré l’artiste hip-hop Stevenson Telfort, connu sous le nom d’A.T.R.O.S., lors de la marche.
Il a également interpellé le Conseil présidentiel à sept membres, qu’il accuse d’inaction. La manifestation de dimanche se produit suite à un autre grand rassemblement le jour précédent à Port-au-Prince, organisé pour rendre hommage à plusieurs dirigeants communautaires récemment décédés lors de violents conflits avec des groupes armés.
D’après les chiffres actualisés, entre janvier et mars 2025, plus de 1 600 individus ont perdu la vie et au moins 580 ont été blessés à cause des violences associées aux gangs.
En mars, une école catholique avait été prise d’assaut par plus de 100 présumés membres de gangs. Des résidents, munis de bâtons et de machettes, avec le soutien d’une brigade environnementale, ont réussi à la récupérer. Cette action de résistance, largement saluée, reste toutefois l’un des rares triomphes isolés face à des groupes armés bien enracinés, souvent appuyés par quelques politiciens et membres de l’élite économique d’Haïti.
La condition humanitaire demeure désastreuse. Ces dernières années, plus d’un million d’individus ont été contraints de se déplacer en raison de violences.
Les Nations Unies ont signalé plus de 5 600 décès attribuables à la criminalité en 2024. En dépit de l’appui d’une mission des Nations Unies sous la direction de la police du Kenya, la Police nationale d’Haïti a des difficultés à maîtriser la violence.
La mission internationale continue d’être insuffisamment financée et considérablement déficitaire en personnel, comptant seulement 1 000 agents déployés sur les 2 500 initialement prévus.
En réponse à la montée alarmante des gangs, les États-Unis ont déclaré officiellement vendredi deux grands groupes, Viv Ansanm et Gran Grif, comme étant des organisations terroristes étrangères.