Ce dimanche 4 mai, les rues de Lomé, la capitale du Togo, étaient envahies par une foule nombreuse. Il en est ainsi parce que des partis d’opposition s’élèvent contre le nouveau système politique instauré par le régime de Faure Gnassingbé en début du weekend.
L’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) ainsi que divers groupes de la société civile ont rassemblé plusieurs centaines d’individus à Lomé pour s’opposer à une réforme constitutionnelle controversée. Cela fait de Faure Gnassingbé, déjà en poste depuis 2005, le président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction exécutive, sans restriction de durée de mandat.
Les partis d’opposition qualifient la situation de « basculement autoritaire ». D’après les organisateurs, c’est une « dérive monarchique », où le dirigeant de l’État devient presque indéboulonnable.
Le peuple togolais s’oppose à une Constitution non appréciée, hors-la-loi et sans légitimité, pouvait-on lire sur les banderoles. Les dirigeants de l’opposition n’ont pas été avares en termes: « Nous ne permettrons jamais que cette outrage se développe », a affirmé Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC. Selon Dodji Apévon (FDR), « nous sommes devenus une source de moquerie à l’échelle mondiale ».
Suite à la triomphante victoire du parti UNIR aux élections législatives de 2024 (avec 108 sièges sur 113), une réforme a été adoptée qui stipule que le président du conseil des ministres sera automatiquement nommé chef de l’exécutif. Le rôle de président de la République prend une dimension seulement honorifique.