Un an après l’adoption d’une nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire, le pays s’apprête à entrer officiellement dans l’ère de la cinquième République. Ce samedi 3 mai 2025, le Parlement se réunira pour désigner le président du Conseil, nouvelle figure centrale de l’exécutif.
Dans un communiqué publié le 2 mai, la présidence togolaise a annoncé que Faure Gnassingbé a accepté la démission de son gouvernement. Cette étape ouvre la voie à la mise en œuvre concrète des réformes introduites par la nouvelle Constitution.
Selon ce nouveau cadre institutionnel, le président du Conseil exerce désormais l’essentiel du pouvoir exécutif, y compris le commandement des forces armées. Ce poste revient de droit au chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Sans surprise, sauf retournement de situation improbable, Faure Gnassingbé devrait être désigné pour continuer à diriger le pays, sous une nouvelle configuration.
Le parti présidentiel UNIR a remporté les élections législatives d’avril 2024 avec une majorité écrasante : 108 sièges sur 113 pour un mandat de six ans. Une victoire largement contestée par l’opposition et plusieurs organisations de la société civile, qui dénoncent des irrégularités dans le processus électoral.
Une fois désigné par les députés, le président du Conseil prêtera serment devant la Cour constitutionnelle. Dans le même élan, le Parlement et le Sénat réunis en congrès désigneront le nouveau président de la République, un poste désormais honorifique, privé de tout pouvoir exécutif.
La réforme constitutionnelle a en effet mis fin à l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Le président de la République, élu pour un mandat de quatre ans, n’aura qu’un rôle symbolique, se limitant à des fonctions protocolaires comme la remise de distinctions.
Cette transition marque une redéfinition profonde du paysage politique togolais. Mais pour les détracteurs du régime, elle ne fait que reconduire Faure Gnassingbé au pouvoir sous une autre forme. Reste à savoir si cette Ve République tiendra ses promesses de modernisation et de rupture avec le passé.