Le gouvernement béninois a fermement dénoncé la propagation de fausses informations liées aux récentes attaques terroristes dans le nord du pays. Lors d’un entretien accordé à la télévision nationale, le porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji a accusé certains citoyens de relayer, sciemment ou non, la propagande des groupes armés.
Il a réaffirmé que l’attaque djihadiste du 17 avril, qui a visé des positions des forces armées dans le nord du Bénin, a officiellement fait 54 morts. Les chiffres avancés sur les réseaux sociaux, évoquant jusqu’à 70 victimes, relèveraient, selon lui, d’une « manipulation orchestrée » par des groupes terroristes disposant de relais numériques locaux.
« Des assassins disposent de services de propagande que certains de nos compatriotes amplifient par naïveté ou complicité », a-t-il dénoncé. Il a également rappelé l’incident du 26 octobre, où de prétendues attaques ont été diffusées à l’aide de vidéos filmées à l’étranger, créant un climat de panique sur les réseaux sociaux.
Selon le porte-parole, des réseaux internes et externes seraient financés pour semer l’instabilité en vue de l’échéance électorale de 2025. Une « armée numérique » diffuserait des messages destinés à affaiblir la confiance envers les institutions. Il a mis en garde les administrateurs de groupes en ligne contre leur responsabilité dans la diffusion de contenus subversifs.
Sur le plan sécuritaire, M. Houngbédji a défendu la stratégie du gouvernement, insistant sur l’investissement massif de l’État pour renforcer les capacités des forces armées. Il a admis que la nature asymétrique du conflit rend certaines incursions difficiles à éviter, tout en soulignant la réputation solide de l’armée béninoise à l’international.
Concernant la coopération régionale, il a salué les efforts du président Patrice Talon dans le cadre de l’Initiative d’Accra portée par la CEDEAO, mais a déploré le manque d’engagement de certains pays. Les accords bilatéraux avec le Burkina Faso et le Niger sont aujourd’hui en suspens, notamment après le coup d’État de juillet 2023 à Niamey.
Interrogé sur l’absence de deuil national, le gouvernement a justifié sa position en évoquant la nécessité de ne pas offrir une victoire symbolique aux terroristes. Des mesures de soutien ont toutefois été mises en place : indemnisation des familles, couverture médicale, prise en charge scolaire des orphelins jusqu’à 21 ans et projet de mémorial en cours.
Enfin, les rumeurs sur un prétendu manque d’équipement militaire ont été balayées. Le porte-parole a assuré que les besoins des forces armées sont pris en compte, dans le respect des contraintes internationales. Il a salué l’appui des populations dans la collecte d’informations, qu’il considère comme un levier essentiel dans la lutte contre le terrorisme.