L’ancien Premier ministre de transition et leader du parti d’opposition Les Transformateurs, Dr Succès Masra, a été interpellé de force ce 16 mai, selon une alerte lancée sur Facebook par son vice-président, Dr Ndolembai Njessada.
Cette interpellation intervient peu après un échange tendu entre Masra et le sénateur Abderahman Koulamallah, ex-ministre des Affaires étrangères, au sujet de l’interprétation de l’Accord de Kinshasa. Lors du septième anniversaire de son parti, Masra avait exhorté le président Mahamat Idriss Déby Itno à « changer de cap pour concrétiser les aspirations du peuple », tout en réaffirmant son engagement envers l’Accord signé à Kinshasa, qui avait permis son retour d’exil.
En réaction, Koulamallah a vivement critiqué ce qu’il a qualifié de « réécriture des faits », rappelant que l’accord n’impliquait ni promesse politique ni garantie de maintien au pouvoir, mais uniquement l’amnistie et la levée du mandat d’arrêt visant Masra, lui permettant ainsi de reprendre part à la vie politique nationale.
« Le peuple tchadien a tranché. En démocratie, le vainqueur met en œuvre son programme. Parler aujourd’hui de coalition serait une entorse au processus démocratique », a-t-il déclaré, avant de conclure : « La démocratie, ce n’est pas vouloir être Premier ministre à tout prix, c’est savoir accepter la défaite avec dignité. »