Présent lors des obsèques de son ancien coéquipier Peter Rufai, l’ex-défenseur international nigérian Taribo West a livré un témoignage poignant et un réquisitoire sans concession contre les autorités sportives et politiques de son pays.
Dans un entretien accordé à News Central, l’ancien joueur de l’AJ Auxerre s’est dit profondément choqué par la manière dont la Fédération nigériane de football (NFF) et le gouvernement de l’État de Lagos ont, selon lui, « abandonné » la famille du défunt gardien.
« C’est décourageant de voir la Fédération et l’État de Lagos laisser tomber la famille de Rufai. Rien n’a été fait. On parle pourtant d’un héros du football nigérian. »
West, visiblement très affecté, n’a pas caché son amertume face à ce qu’il qualifie de négligence institutionnelle à l’égard des anciens internationaux: « Ma mère est morte, je n’ai jamais pleuré. Mon père est décédé entre mes mains, je n’ai pas pleuré. Mais quand Rufai est parti, j’avais la chair de poule. Et chaque fois que je parlais, les larmes coulaient. Quel genre de nation traite ainsi ses héros ? »
L’ancien défenseur, connu pour son franc-parler et son engagement religieux depuis sa retraite, est allé plus loin encore dans son désarroi :
« Avec un tel exemple, jamais je ne conseillerai, même à mon propre fils, de venir au Nigeria. Jamais. »
« Imaginez que la famille de Rufai doive supplier dans des groupes privés pour recevoir un soutien financier ? C’est une honte. C’est de la folie. »
Dans un dernier mot, plein d’émotion et de colère, Taribo West a conclu: « Ce héros, ce soldat, cet évangéliste du football nigérian, mérite le respect. Et aujourd’hui, il est abandonné. Avons-nous vraiment une Fédération dans ce pays ? »