À une semaine de la Tabaski, prévue le 6 juin 2025, le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, s’est voulu rassurant. Lors d’un point presse ce vendredi, il a détaillé les dispositions prises pour garantir un approvisionnement suffisant du marché national en moutons, malgré un contexte régional difficile.
« Le Gouvernement est pleinement engagé pour que chaque fidèle puisse disposer de moutons à coût accessible », a affirmé le ministre. Chaque année, la demande en ovins pour la Tabaski atteint environ 120 000 têtes, sur un besoin annuel global estimé entre 300 000 et 350 000. Si 70 % des besoins sont couverts par la production locale, le reste provient de l’importation, essentiellement depuis les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Mais la situation sécuritaire dans cette zone a fortement perturbé les échanges, notamment après la décision du Niger, le 9 mai, d’interdire l’exportation de bétail, une mesure qui a impacté toute la sous-région.
Face à cette situation, le Gouvernement ivoirien a activé un Plan Stratégique d’Urgence articulé autour de trois axes : diversification des sources d’approvisionnement, mobilisation du cheptel national et amélioration de la logistique. Une mission de prospection au Tchad a permis d’obtenir un engagement de livraison de 20 000 têtes. En parallèle, une campagne incite les éleveurs locaux à mettre leurs animaux sur le marché.
Des itinéraires alternatifs ont également été identifiés pour le transport du bétail, particulièrement dans l’est du pays (Doropo, Soko, Takikro, Noé), en complément du corridor traditionnel Burkina Faso–Abidjan.
Pour faciliter l’acheminement, plusieurs mesures ont été prises : suspension des restrictions sur les camions transportant de petits ruminants, simplification des formalités douanières aux postes frontaliers, facilitation du déplacement des bouviers et ouverture de marchés annexes à Abidjan pour rapprocher les points de vente des consommateurs.
Le ministre a aussi annoncé des perspectives structurantes, dont la ratification d’un prêt de la BIDC pour la mise en œuvre du plan de souveraineté en protéines animales, et le lancement de projets en Partenariat Public-Privé visant à créer des unités industrielles de production de viande.
Sidi Tiémoko Touré s’est voulu rassurant : « Malgré les perturbations régionales, l’offre en ovins sera suffisante sur l’ensemble des marchés du pays jusqu’au 6 juin. » Il a aussi invité les jeunes et les acteurs du secteur privé à saisir les opportunités qu’offre la filière bétail-viande.
Avant de clore, il a adressé ses vœux à la communauté musulmane de Côte d’Ivoire : « Je souhaite à tous une excellente fête de l’Aïd al-Adha. »