Dans une interview accordée à Afrique Media, le député sénégalais Pape Djibril Fall a rappelé la profondeur des liens culturels et historiques entre le Sénégal et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Mali.
« Ce sont plus que des peuples frères, c’est un même peuple », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de bâtir l’unité africaine sur les réalités humaines et non uniquement économiques. Pour le parlementaire, les frontières héritées de la colonisation ne peuvent effacer les liens sociaux tissés depuis des générations. « Sénégalais et Maliens ont étudié ensemble, se sont mariés, ont fondé des familles, partagé des rêves », a-t-il rappelé. Aujourd’hui encore, des milliers de Maliens vivent au Sénégal, et inversement. Ces liens, selon lui, sont le socle d’une unité à venir.
Face aux défis communs, Fall appelle à une meilleure coordination entre les dirigeants de la région, d’autant qu’ils appartiennent, selon lui, à une même génération. « Ils doivent se parler avec sincérité et transparence », a-t-il insisté, en invitant à mettre les préoccupations des populations – emploi, sécurité, éducation, migration – au cœur des discussions.
Concernant la CEDEAO, le député a exprimé des réserves sur son fonctionnement passé, marqué selon lui par un déficit de dialogue avec les citoyens. Il appelle à une réforme en profondeur de l’organisation sous-régionale, afin qu’elle incarne réellement une « CEDEAO des peuples ».
« C’est l’occasion de transformer l’histoire en force plutôt qu’en obstacle », a conclu Pape Djibril Fall, estimant que le moment est venu de relancer le projet d’intégration régionale autour du respect, de l’héritage commun et d’une vision partagée de l’avenir.