« Emmanuel Macron se montre plus à l’aise avec les abstractions qu’avec la réalité concrète. » C’est ce qu’affirme Robert Ménard, maire (DVD) de Béziers et soutenu par le Rassemblement National, à la suite de son échange de ce mardi soir sur TF1 avec le président sur les questions migratoires et de sécurité. Il partage son ressenti avec le Parisien-Aujourd’hui en France sur l’un des moments les plus vifs de l’émission.
« Dans le domaine économique, Emmanuel Macron démontre un certain talent. En revanche, il semble moins compétent sur les problématiques sensibles de ses mandats. Son bilan en matière d’immigration et de sécurité ne peut pas être jugé positif après huit ans à la tête de l’État ! » déclare l’élu.
Toutefois, durant l’émission, le président a abordé une multitude de sujets. Il a exprimé son accord, sous l’autorité du procureur de la République, pour permettre aux policiers municipaux d’effectuer certaines interventions telles que des saisies ou des amendes forfaitaires, pour l’instant réservées aux forces de police nationales.
Concernant le sujet des infrastructures pénitentiaires, Emmanuel Macron s’est engagé à accélérer la construction de 5 000 nouvelles places de prison dans un délai de deux ans. Il a également suggéré de revoir les règles de construction pour les 5 000 autres places actuellement en projet. Il a exprimé son ouverture à considérer la proposition de Robert Ménard de « louer » des cellules dans des pays disposant de places vacantes, tels que les Pays-Bas ou l’Espagne.
Le soutien de Macron à Ménard
Le président a jugé « tout à fait pertinente » l’idée de son ministre de la Justice, Gérald Darmanin, d’impliquer les détenus dans le financement de leurs frais de détention. Il a par ailleurs souligné l’importance de rendre les peines judiciaires effectives « le plus rapidement possible après les actes », afin de réduire le sentiment d’impunité.
Cependant, sur le sujet de l’immigration, Emmanuel Macron a pris ses distances avec le maire de Béziers, qui considérait que le plafond de 500 000 étrangers légaux accueillis chaque année en France était « excessif ». Néanmoins, il a apporté son soutien à Ménard, qui fait face à des poursuites pour avoir refusé de célébrer le mariage d’une personne sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). « Je souhaite que la proposition de loi du Sénat, qui permettrait aux maires de refuser ce type de mariages, soit rapidement discutée à l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré.
Cette prise de position a « quelque peu surpris » Robert Ménard, qui confie au Parisien-Aujourd’hui en France qu’« Il n’a pas seulement reconnu qu’il s’agissait d’un problème. Cela fait des années qu’il aurait pu agir. » Le maire conclut en évoquant qu’« Il prend enfin conscience de la réalité, ce boomerang qu’il reçoit en pleine figure… »