L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, opposant déclaré au pouvoir en place, comparaît à partir de ce vendredi devant la Haute Cour militaire. Il est poursuivi pour « crime contre la paix », notamment en lien avec une présumée complicité avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.
Âgé de 54 ans, Joseph Kabila a dirigé la RDC de 2001 à 2019, après avoir succédé à son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné alors qu’il était au pouvoir. Fils de l’ex-chef rebelle qui avait renversé Mobutu Sese Seko, Kabila s’était depuis tenu à l’écart de la vie politique, surtout après la rupture, en 2021, de la coalition qu’il formait avec son successeur, Félix Tshisekedi.
En avril dernier, l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba avait saisi la justice militaire pour réclamer l’ouverture d’une procédure contre l’ex-président, l’accusant d’implication directe dans les actions du M23. Résidant à l’étranger depuis plus de deux ans, bien qu’il ait récemment été aperçu dans l’est du pays, Joseph Kabila ne devrait pas être présent à l’ouverture de son procès.
Selon l’acte d’accusation, il est visé par plusieurs chefs d’inculpation : participation à un mouvement insurrectionnel, crime contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide volontaire par arme à feu, trahison, apologie du crime, viol, torture, déportation, ainsi qu’occupation par la force de la ville de Goma.
Ces infractions sont passibles de la peine de mort en RDC. Un moratoire sur les exécutions, en vigueur depuis 2003, a été levé en 2024. Aucune exécution n’a toutefois été signalée depuis cette décision.