Dans un entretien exclusif accordé à Alain Foka le 27 juillet 2025, Tidjane Thiam revient sur un accord présumé passé avec le président Alassane Ouattara en 2022, dans le cadre de l’élection présidentielle ivoirienne.
L’ancien patron de Credit Suisse, aujourd’hui candidat du PDCI, affirme avoir été trahi par le chef de l’État, qu’il accuse de ne pas avoir respecté sa promesse de ne pas briguer un nouveau mandat. « Alassane Ouattara m’avait donné sa parole d’honneur qu’il ne se représenterait pas en 2025 », déclare Thiam. « Aujourd’hui, ce n’est pas moi le menteur. C’est lui qui n’a pas tenu parole. »
Cette déclaration intervient alors que le président ivoirien a confirmé sa candidature à un quatrième mandat, relançant les tensions à moins d’un an du scrutin. Pour Tidjane Thiam, ce revirement constitue une rupture de confiance et justifie sa propre entrée en lice. « J’avais accepté de me retirer, mais les règles du jeu ont été changées unilatéralement », estime-t-il.
Actuellement en exil à Paris, le candidat du PDCI est écarté des listes électorales pour « perte de nationalité », une décision qu’il qualifie d’illégale. « Je suis ivoirien de naissance, mes parents sont nés en Côte d’Ivoire. Cette radiation viole l’article 48 du Code de la nationalité », argue-t-il. Ses avocats ont engagé une procédure judiciaire pour contester cette exclusion.
Citant des menaces sur sa vie, Thiam dit ne pas pouvoir rentrer au pays pour l’instant. « Ils ont tenté de m’éliminer physiquement. Ma sécurité n’est pas garantie en Côte d’Ivoire », affirme-t-il, faisant écho au sort d’autres opposants écartés de la scène politique, tels que Laurent Gbagbo ou Guillaume Soro.