Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) traverse une zone de turbulences à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025. La question de l’inéligibilité actuelle de Laurent Gbagbo cristallise les tensions et pousse certains cadres à envisager, non sans controverse, des « candidatures de précaution ».
Parmi les figures de proue de cette proposition figure Ahoua Don Mello, dont les prises de position commencent à provoquer des remous au sein du parti. L’un de ses soutiens les plus visibles, Ahilé Ferdinand, alias Léo Côte d’Ivoire, vient d’en faire les frais. Ce dernier, jusque-là Secrétaire national technique en charge de la Communication et de la Mobilisation, a été démis de ses fonctions. La sanction a été annoncée ce mardi 22 juillet 2025 par voie de communiqué, signé par Me Habiba Touré, porte-parole du président du PPA-CI.
Cette éviction traduit la volonté claire de la direction de réaffirmer son autorité et d’étouffer les divergences. Léo Côte d’Ivoire avait récemment salué publiquement l’initiative d’Ahoua Don Mello, qualifiant la candidature de précaution de « solution visionnaire » dans un contexte marqué par l’incertitude entourant le statut électoral de Laurent Gbagbo. Une déclaration relayée dans les médias, qui lui aura valu une exclusion immédiate.
Ce limogeage s’inscrit dans une dynamique plus large observée ces dernières semaines : celle d’une mise à l’écart progressive des cadres exprimant des positions contraires à la ligne officielle, notamment sur la succession en cas d’empêchement définitif de l’ex-chef de l’État.
Par ces sanctions, la direction du parti semble vouloir verrouiller le discours et préserver l’unité en interne, alors même que les tensions croissantes laissent entrevoir une difficulté à gérer la pluralité des opinions.
Mais ces exclusions posent aussi la question de la liberté de débat au sein du PPA-CI. À mesure que l’échéance électorale approche, le parti devra choisir entre ouverture et discipline, au risque de voir ses divisions internes s’exacerber, surtout si le flou persiste autour de la candidature de son leader historique.