Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) s’est vivement opposé à la candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, annoncée en vue de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Dans une déclaration publiée le 29 juillet, la formation dirigée par Tidjane Thiam évoque une nouvelle « violation flagrante » de la Constitution.
Le 29 juillet 2025, à moins de trois mois de l’échéance présidentielle, le PDCI-RDA est monté au créneau pour dénoncer la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat. Le vice-président du parti, Simon Doho, a pris la parole dans une déclaration publique, qualifiant cette initiative de « violation flagrante de notre Loi fondamentale ».
Le parti rappelle que l’article 55 de la Constitution limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Il considère cette nouvelle candidature comme un « passage en force » similaire à celui de 2020, lorsque le président Ouattara avait été élu pour un troisième mandat controversé, malgré les contestations.
Le PDCI-RDA cite également une déclaration antérieure du chef de l’État : « Le président Alassane Ouattara avait affirmé, le 5 mars 2020 devant le Congrès, qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat », rappelle Simon Doho. Une promesse non tenue, selon l’opposition, qui y voit un manquement à la parole donnée.
Outre l’aspect juridique, le PDCI-RDA critique l’exclusion de plusieurs personnalités politiques du processus électoral. Le parti cite notamment Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé parmi les candidats écartés.
Selon la déclaration, « depuis le début de l’année 2024, le chef de l’État et son gouvernement ont refusé tout dialogue politique », instaurant un climat qualifié de « peur », marqué par « arrestations arbitraires, intimidations, détentions illégales et enlèvements ciblés ».
Face à cette situation, le PDCI-RDA appelle la population à une mobilisation pacifique et légale pour défendre la Constitution et préserver la démocratie. Il interpelle également la communauté internationale, Nations Unies, Union africaine, CEDEAO, Union européenne et lui demande de recourir à « tous les leviers diplomatiques et juridiques disponibles » pour éviter une nouvelle crise.
Malgré la fermeté du ton, le parti laisse la porte ouverte à un dialogue. Son président, Tidjane Thiam, exhorte le chef de l’État à initier sans délai des discussions inclusives pour garantir une élection présidentielle apaisée. « Aucun sacrifice ne sera trop grand lorsqu’il s’agit de sauver ensemble notre patrie pour lui éviter un naufrage », conclut la déclaration du PDCI-RDA. Un message à la fois solennel et ferme, à l’approche d’un scrutin annoncé comme particulièrement tendu.