À 83 ans, le président ivoirien Alassane Ouattara a officiellement annoncé sa candidature pour un nouveau mandat en 2025. Cette décision suscite de vives critiques, notamment de la part du Parti communiste français (PCF), qui dénonce une violation de la Constitution, l’exclusion des principaux opposants et une manipulation du fichier électoral.
Dans un communiqué publié le 1er août, le PCF interpelle le gouvernement français, l’appelant à sortir de son silence et à soutenir un processus électoral transparent en Côte d’Ivoire. Le PCF rappelle qu’Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir en 2011 grâce à une intervention militaire française qui a tranché un différend électoral, alors que le pays aurait pu résoudre ce conflit par des moyens démocratiques. Cette nouvelle candidature est perçue comme une continuité d’une gestion politique marquée par le non-respect de la souveraineté populaire.
De plus, le PCF dénonce une importante manipulation du fichier électoral, rendue possible avec le soutien technique et financier de la France et de l’Union européenne, notamment via le projet « État civil pour tous », mené par CIVIPOL en partenariat avec l’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI). Ce dispositif, censé garantir la transparence électorale, serait détourné à des fins frauduleuses.
Le régime ivoirien a également exclu de la course présidentielle plusieurs figures majeures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Cette exclusion s’accompagne d’un durcissement du régime et de répressions contre les voix dissidentes, en violation des droits humains.
Face à ces dérives, le PCF affirme sa solidarité avec le peuple ivoirien et demande à la France de condamner publiquement ces pratiques, tout en exigeant des autorités ivoiriennes qu’elles garantissent un scrutin libre et démocratique.
Le Parti communiste français rappelle par ailleurs la responsabilité historique de la France dans la crise ivoirienne, en tant qu’ancienne puissance coloniale et acteur central de la politique du pays. Il appelle à un respect accru de la souveraineté des peuples dans la région.
Enfin, le PCF soutient les forces démocratiques ivoiriennes, notamment les militants qui, malgré la répression, luttent pour un développement axé sur les besoins essentiels de la population, comme la santé, l’éducation et la justice sociale, plutôt que sur les intérêts financiers. Pour le PCF, la Côte d’Ivoire mérite une démocratie réelle, la justice sociale et le respect de la souveraineté populaire.