Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé sa candidature à un quatrième mandat, répondant à la sollicitation de son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), au pouvoir depuis 15 ans. Une décision qui suscite de nombreuses réactions, notamment de la part de voix critiques qui y voient un signe de dépendance du parti à son leader historique.
Officiellement, le RHDP aurait pu envisager d’autres options. Le président lui-même a souvent affirmé que le parti dispose de profils compétents pour assurer la relève. Pourtant, dans les faits, Alassane Ouattara reste la figure centrale autour de laquelle gravite toute la structure du parti. Certains analystes estiment que le RHDP aurait du mal à exister politiquement sans lui.
Du côté des cadres du parti, le discours est tout autre. Le ministre Mamadou Touré, également porte-parole adjoint du RHDP, déclare que cette candidature n’est qu’une transition, et que le parti anticipe déjà l’après-Ouattara. « C’est le dernier mandat du président. En temps voulu, nous utiliserons les mécanismes démocratiques internes pour désigner une personnalité capable de poursuivre notre action, sous l’autorité du président de la République », a-t-il déclaré.
Pour justifier cette nouvelle candidature, le RHDP met en avant des arguments de continuité. Mamadou Touré souligne la nécessité de maintenir une équipe soudée et expérimentée afin de consolider les acquis des quinze dernières années. Il affirme que les militants ont demandé au chef de l’État de « faire un autre sacrifice », ce que ce dernier aurait accepté.
Âgé de 83 ans, Alassane Ouattara met aussi en avant des raisons sécuritaires, économiques et monétaires pour motiver sa décision. Il se présente comme le profil le plus expérimenté pour faire face à ces défis, jugés cruciaux pour la stabilité du pays.