En retrait de la scène publique depuis son arrivée en Europe le 18 juin 2025, Charles Blé Goudé mène une intense activité diplomatique en coulisses. Le président du Cojep, désormais adepte des négociations feutrées, cherche à imposer le dialogue politique avant l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Invité de France 24 le 26 juin, l’ancien ministre de la Jeunesse a confié : « La diplomatie a ceci d’intéressant qu’elle est discrète. Je travaille dans l’ombre, je suis en France, je collabore avec des personnes, sans ressentir le besoin de le médiatiser. » Une déclaration qui éclaire une stratégie plus diplomatique que militante, à contre-courant de ses précédentes postures.
Figure autrefois associée aux manifestations de rue sous le régime de Laurent Gbagbo, Blé Goudé semble dorénavant vouloir incarner un acteur de dialogue. « C’est au résultat qu’on va me juger », prévient-il, assumant ce changement de méthode.
Toujours sur le plateau de France 24, il laisse entendre qu’il entretient des contacts de haut niveau : « Je ne m’interdis pas de révéler un jour les échanges que j’ai avec des dirigeants qui représentent des millions de personnes. » Une allusion à d’éventuels liens avec des chefs d’État ou de gouvernement européens.
Par ailleurs, la récente visite du président sénégalais Ousmane Sonko en Côte d’Ivoire, au cours de laquelle il a rencontré Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et s’est entretenu par téléphone avec Tidjane Thiam, alimente les spéculations. À la question d’un éventuel échange avec Sonko, Blé Goudé reste évasif : « Je travaille dans l’ombre… je n’ai pas besoin de l’exposer. »
En misant sur la diplomatie informelle, Charles Blé Goudé prend le contrepied des méthodes traditionnelles de l’opposition ivoirienne. « Le plus important, c’est que je joue un rôle central, un rôle de tampon », affirme-t-il, déterminé à peser dans le processus électoral, autrement que par les tribunes et les mobilisations de rue.