Le parrainage citoyen, requis pour valider les candidatures à la présidentielle en Côte d’Ivoire, fait l’objet de vives critiques de la part d’Assalé Tiémoko Antoine. Le député et candidat déclaré à l’élection de 2025 y voit un mécanisme destiné à écarter les petites formations politiques et les indépendants.
Dans une tribune récemment publiée, le journaliste qualifie le dispositif de « piège subtil » mis en place, selon lui, à l’instigation des grands partis. « Le parrainage citoyen a été instauré pour exclure les candidats ne disposant pas d’un appareil politique bien implanté », affirme-t-il.
Cette déclaration intervient au lendemain d’une session d’information organisée par la Commission électorale indépendante (CEI), à laquelle ont participé les principales forces politiques du pays. Pour Assalé, cette rencontre a mis en lumière les lacunes et la complexité d’un système jugé peu accessible.
Il pointe notamment la technicité du processus, qu’il juge trop lourde. « Même les agents de la CEI ont du mal à en expliquer les contours », déplore-t-il. Ce flou, estime-t-il, pourrait conduire à l’invalidation de candidatures pourtant conformes, sans justification claire.
S’il ne conteste pas le seuil requis, 1 % du corps électoral dans au moins 16 régions et un District autonome, il met en cause « l’incroyable complexité logistique » du processus. Une complexité qui, selon lui, sert de filtre opaque pour disqualifier des candidats.
De plus, Assalé Tiémoko Antoine va plus loin et évoque l’existence possible d’« ententes obscures » entre certains acteurs du processus, en mesure de décider en dernier ressort de la validité des parrainages. Il redoute ainsi une instrumentalisation du dispositif au détriment du pluralisme démocratique.
« C’est un véritable piège dont personne ne peut s’extraire », martèle-t-il. À ses yeux, les grandes formations, bénéficiant d’un maillage territorial étendu, n’ont aucun intérêt à remettre en cause un système qui les favorise structurellement.
Autre motif d’inquiétude pour le candidat : l’introduction de sanctions pénales en cas d’irrégularités, dans un contexte marqué par l’analphabétisme et les tensions communautaires. Il s’alarme également des discours tenus par certains responsables politiques dans certaines régions, qui pourraient, selon lui, renforcer les pressions locales autour du parrainage.