La légende nigériane de l’Afrobeats, D’banj, a lancé un appel solennel en faveur d’une médiation dans le différend opposant les jumeaux Peter et Paul Okoye à leur frère aîné et ancien manager, Jude Okoye. Un conflit familial devenu affaire publique, désormais porté devant les tribunaux.
La querelle, qui a déjà provoqué la dissolution du célèbre duo, a pris un nouveau tournant juridique : Peter Okoye a intenté une action en justice contre Jude et sa société, Northside Entertainment, l’accusant de fraude. Paul, de son côté, a pris la défense de leur frère aîné, dénonçant ce qu’il perçoit comme une tentative de dénigrement de la part de Peter.
Invité récemment sur Adesope Live, D’banj s’est exprimé avec gravité sur cette affaire familiale qui déchaîne les passions au Nigeria. Le chanteur a exhorté les trois frères à engager un dialogue constructif, tout en appelant les autorités fédérales à jouer un rôle dans la résolution du conflit.
« La saga entre Peter et Jude est triste à observer. Lorsqu’on entre dans un conflit, on connaît le début, jamais la fin — qu’on ait tort ou raison. »
L’artiste estime que ce différend met en péril un patrimoine culturel considérable. Il a notamment rappelé l’importance du catalogue musical de P-Square, aujourd’hui considéré comme l’un des plus riches du continent africain.
« Ils sont propriétaires de leur catalogue, et cela représente une richesse immense. Ils n’ont peut-être plus besoin d’être un groupe, mais ils peuvent au moins s’entendre sur une gestion commune de leurs œuvres. »
Un appel aux institutions
Évoquant des cas passés où l’intervention politique avait permis de débloquer des situations complexes, D’banj a invité les autorités compétentes — comme la Banque de l’Industrie — à accompagner les artistes dans la structuration de leurs actifs.
« Je pense que seule une figure qu’ils respectent vraiment pourrait faire la différence. Peut-être même le gouvernement fédéral. Il ne s’agit plus seulement d’un conflit familial ou professionnel, mais d’un enjeu culturel et économique national. »
Pour illustrer son propos, il a rappelé un précédent impliquant l’ex-footballeur Jay-Jay Okocha, dont les avoirs bancaires avaient été gelés, avant une intervention directe du président Olusegun Obasanjo. « Ce genre de médiation peut aussi exister pour nos artistes. Il s’agit de préserver un héritage », a-t-il conclu.
Alors que la procédure judiciaire suit son cours, l’appel de D’banj vient rappeler que la musique, au-delà de l’industrie, reste aussi une affaire d’union, de transmission — et parfois, de réconciliation.