Déclaré candidat à l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2025, Tidjane Thiam se retrouve au centre d’une polémique juridique liée à sa double nationalité. Dans un entretien accordé au Figaro, l’ancien directeur général du Crédit Suisse revient sur l’obtention de sa nationalité française en 1987.
Le 22 avril, la justice ivoirienne a estimé que cette naturalisation entraînait la perte automatique de sa nationalité ivoirienne, le rendant de facto inéligible. Une décision que Thiam conteste vigoureusement, dénonçant une « manipulation de la loi » destinée, selon lui, à l’écarter de la course présidentielle.
Dans ses déclarations, il suggère n’avoir pas formellement demandé la nationalité française, celle-ci lui ayant été accordée dans un contexte de proximité entre les autorités françaises et le régime ivoirien de l’époque, dirigé par son grand-oncle, Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République de Côte d’Ivoire.
Cette période coïncide avec l’influence marquante de figures françaises telles que Jacques Foccart, conseiller du général de Gaulle pour les affaires africaines, surnommé « Monsieur Afrique », ou encore Jacques Chirac, alors Premier ministre, avant de devenir président de la République en 1995.
Installé actuellement en France, Tidjane Thiam continue de présider le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), malgré des tensions internes. Réélu lors d’un congrès extraordinaire en mai 2025 après une démission surprise en avril, il affirme vouloir incarner une alternance politique. Critique envers une gouvernance qu’il juge « dépassée », il mise sur son expérience internationale pour proposer une nouvelle vision du développement du pays.