Arrêté au Camp Soundiata Keita de Kati avec plusieurs autres officiers, le général Abass Dembélé est présenté comme le cerveau présumé d’un complot contre les anciens colonels du CNSP. Sa détention met en lumière les fractures profondes au sein des forces armées maliennes, où loyauté et méfiance coexistent.
Fils du colonel Koké Dembélé, ancien chef d’état-major de l’Armée de terre, Abass Dembélé a grandi dans un environnement militaire et suivi des formations en France et aux États-Unis, notamment en contre-terrorisme. Il a dirigé le 61e régiment d’infanterie de Sévaré en 2012, en pleine rébellion touareg, avant de devenir directeur de l’École d’État-Major Nationale de Koulikoro, puis commandant de la région militaire de Tombouctou (2017-2019). En 2020, il rejoint l’équipe du Haut représentant pour le centre du Mali.
Nommé gouverneur de Mopti en décembre 2020, il a tenté de concilier sécurité et dialogue avec les populations locales, dans un contexte d’insécurité croissante et de violences communautaires. Sa gestion, marquée par proximité et rigueur, lui a valu reconnaissance et respect auprès des civils et des soldats.
En mai 2025, il est limogé par la junte dirigée par le général Assimi Goïta, particulièrement pour avoir autorisé des manifestations pacifiques contre des coupures d’électricité. Aujourd’hui accusé de complot contre le CNSP, son arrestation s’inscrit dans une série de mises aux arrêts visant plusieurs officiers généraux et supérieurs.
Malgré cette situation, Abass Dembélé reste une figure respectée, symbole d’un leadership humaniste et compétent. Son parcours, mêlant responsabilités stratégiques et actions sur le terrain, soulève la question de la place des officiers expérimentés dans une armée en quête de stabilité et d’un dialogue inclusif pour apaiser les tensions.