Le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, s’est rendu ce lundi 19 mai à Bamako, où il a été reçu par le président de la Transition malienne, le général Assimi Goïta, au palais de Koulouba.
Ce déplacement intervient alors que les patrouilles conjointes entre le Mali et le Sénégal ont récemment repris, dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques jihadistes. Le 17 mai, le poste de sécurité de Sandaré, situé à moins de 300 kilomètres de la frontière sénégalaise, a été la cible d’une attaque, illustrant la fragilité persistante de la région de Kayes.
Les deux pays avaient lancé officiellement, le 20 février dernier à Diboli, des patrouilles conjointes pour contrer les incursions jihadistes. Côté sénégalais, la Zone militaire N°4 et le Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (GARSI) ont été mobilisés. Le Mali a, de son côté, intensifié ses efforts de sécurisation. Le rapt et l’assassinat d’un guide religieux sénégalais, revendiqués par le chef jihadiste Amadou Kouffa (JNIM), ont rappelé l’urgence de cette coopération.
Au cours de sa rencontre avec Assimi Goïta, le général Diop a transmis un message officiel du président Bassirou Diomaye Faye. Dakar y réaffirme sa volonté de travailler « de manière constructive » avec Bamako, tant sur le plan bilatéral que dans le cadre régional, face aux défis sécuritaires croissants. Le président malien a salué de son côté les « liens séculaires d’amitié » unissant les deux pays et adressé ses salutations à son homologue sénégalais.
Au-delà des opérations militaires, la coopération entre les deux États repose également sur des échanges de stagiaires dans les écoles militaires, dans le cadre d’un accord signé en mars 2021. En septembre 2024, des opérations conjointes ont aussi été menées avec la Mauritanie. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de sécurisation transfrontalière, malgré le retrait du Mali de la CEDEAO en janvier 2025, aux côtés du Burkina Faso et du Niger.