Le Sénégal exprime son étonnement et son désaccord face aux sanctions imposées par les États-Unis à quatre magistrats de la Cour pénale internationale (CPI), dont le juge sénégalais Mame Mandiaye Niang, estimant qu’elles portent atteinte à l’indépendance de la justice internationale.
Dans un communiqué, Dakar invite Washington à lever ces mesures, jugées « une grave atteinte au principe d’indépendance judiciaire » et au droit des magistrats d’exercer sereinement leur mandat confié par les 125 États parties au Statut de Rome. Le pays, premier à avoir ratifié ce Statut, réaffirme sa solidarité envers M. Niang et les autres magistrats concernés, tout en réitérant son soutien à la CPI.
Le Premier ministre sénégalais a salué sur les réseaux sociaux le « leadership éclairé » du président Bassirou Diomaye Faye et a exprimé son soutien total à M. Niang, rappelant que le gouvernement se tiendra résolument à ses côtés face à ces sanctions « injustes et infondées ».
Les sanctions américaines visent également le juge français Nicolas Yann Guillou, la juge fidjienne Nazhat Shameem Khan et la procureure canadienne Kimberly Prost. Elles font suite à la délivrance, en novembre dernier, de mandats d’arrêt par la CPI contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef du Hamas Ibrahim al-Masri, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés dans le cadre du conflit à Gaza.
Mercredi 20 août, le sénateur américain Marco Rubio a justifié ces sanctions, accusant la CPI de « bafouer la souveraineté nationale » et de viser des ressortissants américains et israéliens.