Le 13 mai 2025, une date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire culturelle du Bénin. Après un long exil de 133 ans, la 27e pièce du trésor royal d’Abomey, un tabouret tripode connu sous le nom de « kataklé », a fait son retour dans son pays d’origine. Cet artefact sacré, autrefois propriété du roi Béhanzin, a été dépouillé au cours de la colonisation par les troupes françaises du général Alfred Dodds, et a enfin été restitué par la Finlande, lors d’une cérémonie émouvante à Cotonou.
Cette restitution, bien qu’attendue, ne fut pas sans rebondissements. En effet, lors d’une première restitution en novembre 2021, le célèbre kataklé était introuvable, alors que 26 autres œuvres avaient déjà été rapatriées. Ce n’est qu’en 2024 qu’il a refait surface, grâce aux efforts d’une équipe de recherche menée par la conservatrice finlandaise Pilvi Vainonen, l’historienne de l’art franco-béninoise Marie-Cécile Zinsou et le journaliste Pierre Firtion de Radio France internationale.
La cérémonie s’est tenue dans la majestueuse salle des ambassadeurs du palais présidentiel de la Marina à Cotonou. Devant une assemblée de diplomates et de figures culturelles, Jean-Michel Abimbola, le ministre béninois du tourisme, et Mari-Leena Talvitie, sa homologue finlandaise, ont officié la remise du précieux artefact. Si le président Patrice Talon n’a pas assisté à la cérémonie, son porte-parole a souligné qu’il avait néanmoins accueilli la délégation finlandaise quelques jours auparavant.
Un acte de réconciliation
Cette restitution va bien au-delà d’un simple retour d’objets d’art ; elle incarne un acte de réconciliation, un geste symbolique fort dans le contexte des relations culturelles et historiques entre la Finlande et le Bénin. La remise du kataklé est le reflet des efforts continus pour redonner aux nations africaines une partie de leur héritage anthropologique et culturel, souvent pris au cours de périodes sombres de leur histoire.
Le kataklé, bien plus qu’un simple morceau de bois, constitue un symbole de résilience, de fierté et d’identité pour le peuple béninois. Sa restitution représente une victoire pour ceux qui militent pour la reconnaissance et la restitution du patrimoine africain.