Un accord a été conclu le 30 avril 2025 entre l’Ukraine et les États-Unis portant sur l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes minerais, gaz et pétrole. Ce texte vise, selon Washington, à compenser l’importante aide financière et matérielle apportée à Kiev depuis l’invasion russe de février 2022.
C’est à l’occasion des funérailles du pape François que Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont rencontrés le 26 avril. Une poignée de jours plus tard, le président américain et son homologue ukrainien ont entériné un accord longtemps bloqué par des désaccords majeurs.
On se souvient que lors de la visite de Zelensky à la Maison-Blanche le 28 février, les tensions avaient éclaté au grand jour, provoquant l’annulation de la signature d’un premier texte. Le président ukrainien avait alors rejeté la mouture initiale, estimant qu’elle ferait peser une dette trop lourde sur les générations futures de son pays.
Finalement, après plusieurs négociations et une dernière version révisée par Washington, un texte a été accepté par Kiev. Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal s’est félicité d’un « bel accord international équitable ». Il a même salué l’engagement des deux gouvernements.
Du côté américain, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a mis en avant l’opportunité pour les États-Unis de participer à la reconstruction de l’Ukraine tout en obtenant une forme de compensation pour le soutien massif fourni.
Aucun volet sécuritaire dans l’accord
L’accord prévoit la création d’un fonds d’investissement paritaire pour financer la reconstruction du pays. Ce fonds donnera accès aux entreprises américaines à l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes, tout en assurant à Kiev la pleine propriété et le contrôle de ces richesses.
La ministre ukrainienne de l’Économie, Ioulia Svyrydenko, a précisé que ce mécanisme permettrait de financer des projets d’extraction, sans faire porter de dette à l’Ukraine pour l’aide militaire et économique reçue depuis 2022. Les bénéfices engendrés seront réinjectés dans l’économie ukrainienne.
Mais cet accord, bien que présenté comme une étape majeure dans la relation bilatérale entre Washington et Kiev, ne comprend aucun engagement militaire explicite ni obligation de défense face à la Russie. Il se limite à un partenariat économique autour de l’exploitation des ressources naturelles.
Ainsi, cet accord acte une forme de transition de l’aide occidentale à l’Ukraine vers une coopération plus économique,. Le même accord laisse de côté la question cruciale de la sécurité, toujours au cœur du conflit avec Moscou.