L’armée russe a perdu au moins 45 287 soldats en 2024 dans le cadre de la poursuite de la guerre contre l’Ukraine.
L’année 2024 s’impose comme la plus meurtrière pour les forces russes depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Selon une enquête menée par la BBC en collaboration avec le média indépendant Mediazona, 45 287 soldats russes ont été tués au cours de cette troisième année de guerre. Un chiffre en hausse par rapport à 2023 (37 633 morts) et 2022 (17 890 morts).
Cette enquête, fondée sur l’analyse de sources ouvertes – avis de décès, mémoriaux militaires, cimetières – met en lumière une montée continue des pertes mois après mois, en parallèle des avancées russes sur la ligne de front. En moyenne, 27 soldats russes sont morts pour chaque kilomètre carré conquis en Ukraine.
L’année a été marquée par plusieurs pics de mortalité, notamment lors d’une incursion ukrainienne dans la région de Koursk en août, et surtout entre septembre et novembre dans l’est de l’Ukraine. Le 20 février a été la journée la plus meurtrière pour les forces russes, avec 201 morts, dont 65 lors d’une cérémonie de remise de médailles frappée par des missiles ukrainiens à Volnovakha.
Au total, depuis le début de l’invasion, la BBC affirme avoir identifié les noms de 106 745 soldats russes tués. En tenant compte du taux d’identification (entre 45 % et 65 %), les pertes réelles pourraient se situer entre 164 223 et 237 211 morts.
Malgré ce lourd bilan, Moscou a poursuivi sa mobilisation. Le recrutement s’est intensifié au second semestre 2024, grâce à des primes alléchantes et à la possibilité offerte à certains condamnés d’éviter la prison en s’engageant. De nombreux volontaires ont été envoyés sur le front après une formation de seulement 10 à 14 jours, avec un taux de survie très faible.
Face à l’impasse diplomatique et aux pertes humaines massives, les observateurs s’interrogent sur la capacité de la Russie à soutenir un tel effort militaire sur le long terme.