Les alertes concernant la situation des finances publiques françaises se multiplient, sans grand changement dans les pratiques financières du pays.
En février, la Cour des comptes a une nouvelle fois averti le gouvernement contre une dépense publique incontrôlée, estimant que la France se trouve dans une position critique.
Ce jeudi, c’est au tour du Fonds monétaire international de souligner l’urgence de prendre des « décisions difficiles » pour assainir les finances de l’État. Le gouvernement affirme vouloir retrouver une trajectoire budgétaire vertueuse, avec un objectif de déficit public ramené à moins de 3 % d’ici 2029, contre 5,8 % en 2024.
Toutefois, cette ambition semble peu crédible aux yeux de nombreux observateurs. La Commission européenne, la Cour des comptes, ainsi que le FMI jugent le scénario gouvernemental trop optimiste.
Selon le FMI, sans mesures supplémentaires d’envergure, le déficit resterait proche de 6 % du PIB et la dette continuerait de croître jusqu’en 2030. Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI, rappelait sur BFM Business que si les investisseurs commencent à douter du sérieux budgétaire, ils pourraient exiger des taux d’intérêt plus élevés, par crainte de ne pas être remboursés.
Ce phénomène pourrait entraîner une panique sur les marchés. En 2024 déjà, Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, avait évoqué ce risque, allant jusqu’à brandir la menace d’une possible mise sous tutelle de la France en cas d’arrivée au pouvoir du Rassemblement national ou du Nouveau Front populaire, qu’il accusait de porter des projets trop coûteux.