La deuxième session ordinaire du Conseil des ministres de l’UEMOA, tenue ce vendredi 11 juillet à Lomé, s’est soldée par un revers diplomatique majeur. Les représentants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont quitté la réunion avant sa clôture, sur fond de désaccord concernant la présidence tournante de l’institution.
Selon une source proche des négociations, les discussions à huis clos, longues de quatre heures, n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. Le Burkina Faso, soutenu par ses partenaires sahéliens, réclamait la présidence du Conseil des ministres, actuellement assurée par l’Ivoirien Adama Coulibaly.
Le blocage s’expliquerait notamment par le refus de Ouagadougou d’interagir avec la France, toujours garante de la convertibilité du franc CFA. Un rôle qui implique des échanges réguliers entre Paris et les institutions monétaires de l’Union, ce que contestent désormais les autorités de l’AES.
Dans l’attente d’un arbitrage de la Conférence des chefs d’État de l’UEMOA, le statu quo est maintenu à la tête du Conseil. Présent à Lomé, le ministre sénégalais de l’Économie a rappelé les fondements de la stabilité régionale : « La crédibilité de l’Union repose sur la discipline économique, la bonne gouvernance monétaire de la BCEAO, et l’engagement politique des États. » Il a insisté sur la nécessité de préserver la confiance internationale par des réformes continues et un leadership fort, capable de porter une vision partagée du développement.