Lors d’un meeting tenu le 7 juin 2025 à Port-Bouët, Laurent Gbagbo, ancien président de la République et leader du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), s’est vivement exprimé sur la situation politique nationale, ciblant notamment le président Alassane Ouattara et ses intentions présumées de briguer un quatrième mandat.
Dans un discours offensif, Gbagbo a remis sur le devant de la scène la disparition en 2020 d’Amadou Gon Coulibaly, ancien Premier ministre et dauphin désigné de Ouattara. « Pour ce 4e mandat, est-ce qu’Amadou Gon est encore décédé ? », a-t-il lancé devant une foule acquise à sa cause, mettant en cause la justification avancée en 2020 pour le retour du président sortant dans la course.
Au cœur de son intervention, Gbagbo a dénoncé ce qu’il considère comme une absence de base légitime pour une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara. Il a pointé du doigt les modifications constitutionnelles intervenues en amont du scrutin présidentiel de 2020, qui avaient suscité de vives polémiques.
Selon lui, ces changements ont ouvert la voie à un contournement du principe de limitation des mandats, fragilisant la démocratie ivoirienne. « Amadou Gon, choisi par Ouattara, n’est plus, mais le président veut toujours se représenter », a poursuivi l’ancien chef de l’État, estimant que les fondements institutionnels d’une telle ambition restent discutables.
Devant ses partisans, Laurent Gbagbo a appelé à la vigilance et à la mobilisation. « Je ne suis pas un voleur. Mais puisqu’ils veulent qu’on se batte, on va se battre », a-t-il affirmé, réaffirmant son engagement à poursuivre son combat politique et à récupérer l’ensemble de ses droits civiques.
La prise de parole de l’ex-président intervient alors que les incertitudes persistent quant aux intentions officielles d’Alassane Ouattara pour 2025. Si ce dernier ne s’est pas encore déclaré candidat, les propos de Gbagbo viennent raviver un débat sensible dans une Côte d’Ivoire toujours marquée par les séquelles des précédentes crises électorales.