Lors d’une interview diffusée sur TF1 le mardi 13 mai, Emmanuel Macron a exprimé son indignation face aux actions du gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu à Gaza, qualifiant cette situation de « honte ». Dans les heures qui ont suivi, le Premier ministre israélien a répliqué en accusant le président français de soutenir une « organisation terroriste ».
Benjamin Netanyahu a fait écho à ses remarques lors d’une déclaration le mercredi 14 mai, insinuant que les critiques de Macron étaient en faveur d’une « organisation terroriste ». Il a déclaré que Macron avait « choisi de se ranger du côté d’une organisation terroriste islamiste meurtrière, relayant ainsi sa propagande ignoble et accusant Israël de crimes rituels ».
Du côté israélien, le ministre de la Défense, Israël Katz, a également pris la parole, affirmant qu’Emmanuel Macron n’était pas en position de donner des leçons de morale. Il a rappelé la mémoire des Juifs en France incapables de défendre leurs droits dans le passé, ajoutant que l’armée israélienne « agit avec une moralité sans égale dans des circonstances difficiles et complexes », bien plus qu’au cours des précédents conflits menés par la France.
Lors de son intervention sur TF1, le président français avait déclaré que les actions du gouvernement israélien étaient « inacceptables » et les a qualifiées de « honte ».
Reprise de l’offensive israélienne et enjeux humanitaires
Après une suspension de deux mois, l’armée israélienne a repris son offensive dans la bande de Gaza le 18 mars, visant à obtenir la libération des otages détenus par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Parallèlement, depuis le 2 mars, Israël a bloqué l’entrée de toute aide humanitaire dans la région, maintenant une situation critique pour les 2,4 millions d’habitants de Gaza.
Netanyahu a critiqué Macron pour avoir, selon lui, rompu avec le camp démocratique occidental qui lutte contre les groupes terroristes et pour avoir, une fois de plus, exigé qu’Israël se plie aux demandes tout en « récompensant le terrorisme ».
Dans un discours adressé à des réservistes, Benjamin Netanyahu a annoncé une intensification de l’opération militaire, promettant que le pays agirait avec « toute sa force » pour éliminer le Hamas. Il a aussi évoqué des démarches pour trouver des pays prêts à accueillir des habitants de Gaza, avançant qu’une majorité d’entre eux pourrait être prête à partir.
Le 5 mai, Israël avait approuvé un plan militaire visant à conquérir Gaza, avec un objectif de déplacer « la majorité » des habitants. Selon des données fournies par le ministère de la Santé du Hamas, les représailles israéliennes ont causé la mort d’au moins 52 928 personnes à Gaza, majoritairement des civils, des informations que l’ONU a jugées fiables.