Dans un entretien diffusé ce mardi, le président français Emmanuel Macron a reconnu un tournant dans la perception ukrainienne du conflit qui les oppose à la Russie. Selon lui, les Ukrainiens « ont la clarté d’esprit » nécessaire pour admettre qu’une reconquête totale de leurs territoires occupés n’est probablement pas envisageable.
Ce propos marque une inflexion dans le discours officiel occidental, jusque-là largement axé sur le soutien inconditionnel à la souveraineté territoriale de l’Ukraine. Le président français a toutefois réitéré l’engagement de la France à soutenir Kyiv, en insistant sur la nécessité d’une réponse ferme face aux agissements russes. Il a ainsi averti que de nouvelles sanctions pourraient être prises « dans les prochains jours » à l’encontre de Moscou, notamment après le rejet par la Russie d’une proposition de trêve.
Intervenant sur TF1, Emmanuel Macron a aussi souligné l’urgence de maintenir la pression diplomatique et économique sur le Kremlin. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de durcissement progressif de la ligne française à l’égard de la Russie, contrastant avec les appels au dialogue qui avaient marqué les débuts du conflit.
En toile de fond, les propos du chef de l’État reflètent également une évolution plus large de sa stratégie internationale. À mesure que la guerre s’enlise, Emmanuel Macron semble ajuster sa position, en tenant compte des limites opérationnelles de l’armée ukrainienne et des enjeux géopolitiques européens. Il cherche désormais à concilier solidarité stratégique avec réalisme politique.
L’interview a également été l’occasion pour le président de s’exprimer sur d’autres dossiers sensibles, notamment les tensions sociales autour de la réforme des retraites en France et les défis liés à l’avenir de la construction européenne.