Après s’être rétracté sur une première salve de sanctions douanières, le président américain est revenu à la charge vendredi 23 mai en annonçant vouloir imposer 50 % de droits de douane sur les produits importés de l’Union européenne à partir du 1er juin 2025.
Sur sa plateforme Truth Social, il a déclaré que les discussions actuelles avec l’UE « ne mènent nulle part », et justifie sa décision en accusant l’Union d’avoir été « créée pour prendre l’avantage sur les États-Unis » et d’être responsable d’un déficit commercial qu’il évalue à plus de 250 milliards de dollars. Un chiffre largement contesté.
Les services de la Maison Blanche estiment ce déficit à 235 milliards, tandis que la Commission européenne parle plutôt de 160 milliards, bien loin de l’estimation de Trump.
Le président américain a dressé une longue liste de griefs à l’égard de Bruxelles: barrières commerciales jugées abusives, pénalités infligées aux entreprises américaines, accusations de manipulations monétaires, et poursuites jugées arbitraires. Il déplore une attitude générale visant à « emmerder les États-Unis », reprenant une formule provocatrice déjà employée en février dernier.
Une escalade tarifaire à hauts risques
Actuellement, les droits de douane américains sur les produits européens s’élèvent à 12,5 % en moyenne: un taux de 2,5 % hérité de l’administration précédente, augmenté de 10 % en avril dans le cadre de mesures dites « réciproques ». Washington avait initialement prévu d’aller jusqu’à 20 %, avant de décréter une pause de 90 jours dans les hausses supplémentaires, censée expirer début juillet.
Mais face à l’absence d’avancées tangibles dans les négociations, cette trêve pourrait prendre fin plus tôt que prévu. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a multiplié les échanges avec ses homologues américains, Scott Bessent (Trésor), Howard Lutnick (Commerce), et Jamieson Greer (Commerce extérieur) sans résultat concret jusqu’à présent.