Des entreprises occidentales spécialisées dans les matières premières et le transport maritime sollicitent actuellement des cabinets juridiques afin d’évaluer la possibilité de renouer des relations commerciales avec la Russie, dans le contexte d’une éventuelle levée des sanctions américaines contre Moscou, rapporte le journal Financial Times.
Selon le quotidien, la volonté du président américain Donald Trump de se rapprocher du Kremlin rouvre une perspective jadis inimaginable: un assouplissement partiel des restrictions imposées à la Russie. En réponse, certaines entreprises consultent des avocats pour restructurer leurs activités dans le but de reprendre le commerce avec des partenaires russes, même si les sanctions de l’Union européenne et du Royaume-Uni restent en vigueur.
Les divergences entre les approches américaine et européenne représentent actuellement « un problème majeur pour les entreprises », selon Sam Tate, juriste chez Clyde & Co. « Certaines sociétés envisagent déjà des ajustements et cherchent à anticiper les évolutions à venir », a-t-il précisé.
Daniel Martin, expert en sanctions chez HFW, rappelle que, historiquement, les sociétés occidentales ont principalement modelé leur activité sur les règles américaines, qui figuraient parmi les plus strictes. Aujourd’hui, les clients s’interrogent sur la nécessité d’adapter leurs programmes de conformité aux normes européennes, désormais plus rigides.
Selon M. Martin, il s’agit d’ »établir une cartographie » des évolutions actuelles pour mieux anticiper les décisions potentielles de Washington. Si les États-Unis venaient à relâcher leurs sanctions, les négociants pétroliers reprendraient probablement leurs échanges avec la Russie plus rapidement que les producteurs, ces derniers nécessitant des investissements plus importants.