Le président du parti Force Citoyenne, Kevin Mian, a publié ce lundi 21 juillet 2025 un droit de réponse virulent à l’encontre de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume. Cette sortie intervient à la suite des critiques de ce dernier à l’égard de la Coalition de l’Alternative Politique (CAP-Côte d’Ivoire), dans un contexte de vives tensions au sein de l’opposition, à quelques mois de l’élection présidentielle.
Dans la presse locale, Soro Guillaume avait mis en cause la stratégie de dialogue défendue par certains leaders de l’opposition. Kevin Mian a répliqué en ravivant le passé militaire de son opposant, notamment son rôle central dans la rébellion de 2002.
« Vous laissiez déjà entendre à l’époque que vous aviez pris les armes parce qu’on vous avait promis le poste de dauphin », a-t-il rappelé, accusant l’ancien chef rebelle d’avoir compromis l’unité nationale pour des ambitions personnelles. Il dénonce également les conséquences de cette crise : « Depuis votre prise d’armes en 2001, concrétisée le 19 septembre 2002 pour des motifs que vous avez résumé à l’interdiction du port du boubou, le pays tente lentement de se reconstruire. »
Face à la ligne dure de Soro Guillaume, Kevin Mian revendique une approche pacifique : « Ne maîtrisant ni les couteaux, ni les roquettes, ni les kalachnikovs, certains d’entre nous ont préféré œuvrer pour la paix, le dialogue et la réconciliation. » Le leader de Force Citoyenne affirme ainsi sa foi dans le débat démocratique, tout en lançant une pique : « Si vous avez d’autres solutions, qu’elles soient meilleures, nous vous écoutons. »
L’échange se durcit lorsque Kevin Mian évoque le retour manqué de Soro en Côte d’Ivoire en 2020, et ses promesses de renverser le pouvoir en place. « Après avoir clamé que vous aviez Le Drian et que vous alliez faire asseoir le président, nous n’avons vu que des cris sans son », ironise-t-il. Le surnom « Anselmo Bruit », qu’il attribue à son opposant, illustre selon lui la perception populaire actuelle de l’ex-président du Parlement : « Une plaisanterie pour beaucoup », affirme-t-il.
En conclusion, Kevin Mian interpelle Soro Guillaume sur ce qu’il considère comme des contradictions : « Vous qui aviez tant de force sur nous en 2002, en 2010, nous nous surprenons que, quand il s’agit du président Ado, vous bavardiez autant. » Et de conclure : « Quand, au nom de la paix, on décide de se taire pour avancer, ne nous faites pas bavarder. »