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Côte d’Ivoire – Violences à Yopougon : le FIER dénonce la diffusion d’aveux à la télévision nationale

Le Front Ivoirien pour l’État de droit et la Réconciliation (FIER), dirigé par Jean Bonin Kouadio, a fermement condamné ce 4 août 2025 la diffusion, la veille sur la RTI, des aveux présumés de Josué Kouamé, suspecté d’être membre du PPA-CI, à la suite des violences survenues dans la commune de Yopougon dans la nuit du 1er au 2 août.

Dans un communiqué, l’organisation citoyenne exprime sa « vive préoccupation » face à une pratique qu’elle juge contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit. Elle dénonce une atteinte grave à la présomption d’innocence, rappelant que l’article 10 de la Constitution ivoirienne garantit ce droit jusqu’à ce qu’un jugement équitable soit rendu.

Le FIER critique également une procédure qu’il qualifie de « procès médiatique », estimant que la diffusion d’aveux non jugés viole la jurisprudence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. L’organisation cite notamment l’affaire Alex Thomas contre Tanzanie (2015), qui encadre strictement la publicité d’aveux obtenus hors cadre judiciaire.

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Le communiqué souligne que les déclarations du suspect ont été enregistrées sans la présence d’un avocat et sans validation d’un juge, ce qui remet en cause leur légalité. Il invoque à ce titre l’article 38 du Code de procédure pénale ivoirien, selon lequel les procès-verbaux de police ne peuvent être communiqués qu’aux autorités judiciaires.

« Cette violation du secret de l’enquête porte atteinte à l’indépendance de la justice », alerte l’association, qui rappelle aussi les engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, particulièrement l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, garantissant l’assistance juridique pour toute personne arrêtée.

Dans un contexte préélectoral tendu, le FIER appelle le ministère de l’Intérieur à faire preuve de retenue dans sa communication. Il réclame une posture institutionnelle respectueuse des droits de la défense et exhorte les autorités à s’abstenir de toute diffusion ou déclaration pouvant être interprétée comme une condamnation anticipée.

« Force doit rester à la loi, mais à la loi seule », conclut Jean Bonin Kouadio, appelant à préserver l’intégrité du processus judiciaire et la stabilité démocratique.

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