Dans un élan audacieux pour renforcer le secteur aurifère, le gouvernement ivoirien a annoncé la création, d’ici la fin de l’année, d’une usine d’affinage d’or. C’est en clôturant un atelier national consacré à la petite mine que le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a révélé cette initiative prometteuse.
« Ce projet a un potentiel économique indéniable », a martelé le ministre. « Il permettra de renforcer le rôle du Comptoir national de l’or tout en captant un plus grand nombre de ressources. Car c’est à l’aval que se joue l’avenir de l’amont. » Cette démarche ne se limite pas à une simple valorisation, elle vise également à répondre aux exigences croissantes en matière de certification, en se basant sur des normes sociales et environnementales rigoureuses.
Durant trois jours d’échanges intenses, experts, représentants des ministères, opérateurs privés et artisans miniers ont réfléchi ensemble à la thématique suivante : « Quelle contribution de la petite mine au développement du secteur minier en Côte d’Ivoire ? » Les discussions ont permis de dresser un diagnostic sans complaisance des défis qui jalonnent le terrain.
Parmi les problématiques soulevées, l’informalité marquée de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE), sa faible rentabilité, la pression sur l’environnement et les tensions sociales liées à l’exploitation de l’or. Pour y remédier, le ministre a annoncé la mise en place d’un Comité de suivi chargé d’appliquer les recommandations formulées lors de l’atelier. « Il est urgent d’agir », a-t-il insisté, promettant que les conclusions ne seront pas laissées de côté.
Du côté des artisans miniers, l’espoir est palpable. Eugène Malan, président d’Eburnie Gold Field, a exprimé sa satisfaction quant à la prise en compte de l’EMAPE dans le cadre gouvernemental. « La traçabilité de l’or devient notre cheval de bataille. Nous devons sensibiliser sur la déclaration des productions et veiller à ce que la cohabitation entre tous les acteurs soit intégrée dans le futur Code minier », a-t-il déclaré avec détermination.
En initiant cette transformation industrielle du secteur aurifère, la Côte d’Ivoire s’engage résolument sur la voie d’une gestion plus durable et inclusive de ses ressources naturelles. L’usine d’affinage prévue pourrait alors symboliser un virage décisif dans la valorisation locale de l’or, tout en promouvant la formalisation d’un secteur souvent laissé à l’écart des stratégies de développement.