À Abobo-N’Dotré, un nouveau drame met en lumière les violences subies par certains enfants en milieu familial. Aïcha, 12 ans, a été grièvement brûlée par sa tante pour n’avoir pas rapporté la somme quotidienne de 3 000 francs CFA, exigée après la vente de sachets d’eau.
L’alerte a été donnée vers 15h par un informateur anonyme auprès du commissariat du 41e arrondissement. À leur arrivée, les forces de l’ordre découvrent la fillette blessée, le visage et les jambes marqués de brûlures profondes. Selon les premiers témoignages, sa tante, Mme M. S., 57 ans, aurait chauffé une lame de couteau au feu avant de la lui appliquer sur la peau.
Installée depuis un an chez sa tante à Abobo après avoir quitté Issia, Aïcha vivait dans des conditions extrêmement précaires. Chaque jour, elle était envoyée vendre de l’eau glacée dans les gares, avec pour obligation de ramener une somme fixe de 3 000 francs CFA. En cas d’échec, les coups pleuvaient. Mais ce jour-là, les violences ont franchi un seuil insoutenable.
Après l’agression, l’autrice des faits aurait mis l’enfant à la porte, malgré la gravité de ses blessures. Rapidement localisée par les agents du commissariat, Mme M. S. a tenté de fuir avant d’être interpellée. En garde à vue, elle a reconnu les faits, déclarant vouloir simplement « corriger » l’enfant.
La fillette a été prise en charge médicalement. Son état physique est stable, mais les séquelles psychologiques sont profondes. Selon une source policière, elle reste mutique, le regard figé, visiblement encore sous le choc.
Mme M. S. est désormais poursuivie pour sévices graves sur mineure. Une enquête a été ouverte, et les services sociaux ont été saisis pour assurer la protection de l’enfant.