La lettre d’Ahoua Don Mello continue de faire des vagues au sein du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). L’ancien ministre ivoirien a confirmé ce week-end à RFI avoir transmis une correspondance à la direction du parti, dans laquelle il propose un « plan B » en prévision d’une éventuelle inéligibilité de Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Dans ce document, Don Mello suggère le dépôt de deux ou trois candidatures alternatives, dans une logique de précaution, afin d’éviter que le parti ne soit exclu du processus électoral en cas d’empêchement définitif de l’ancien président. Une stratégie qui, selon lui, ne viserait pas à remplacer Gbagbo, mais à maintenir une présence du PPA-CI dans la course. Il précise que ces candidatures deviendraient automatiquement caduques si une solution politique permettait à Gbagbo de se présenter.
L’ancien ministre évoque par ailleurs l’organisation d’une convention extraordinaire du parti pour désigner le candidat final parmi ceux qui seraient validés par le Conseil constitutionnel. Une manière de contourner l’obstacle que constitue la radiation de Gbagbo des listes électorales, effective depuis sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de la « casse de la BCEAO ».
Mais cette initiative n’a pas été bien accueillie par la direction du PPA-CI. Dans un communiqué publié ce lundi, le président exécutif du parti, Sébastien Dano Djédjé, affirme que cette lettre n’a jamais été soumise officiellement aux instances dirigeantes. Il se dit « surpris » par sa médiatisation et rappelle que le Comité central du parti a officiellement désigné Laurent Gbagbo comme candidat à la présidentielle lors d’une réunion tenue le 9 mars 2024, décision confirmée lors de la cérémonie d’investiture du 10 mai.
« Il n’y a donc ni plan B, ni plan de précaution », tranche le responsable du parti, qui dénonce une « diversion orchestrée de manière grossière » visant, selon lui, à détourner l’attention de l’absence de candidat déclaré du RHDP à quelques mois du scrutin.
Pour sa part, Don Mello met en garde contre un scénario de boycott qui, selon lui, pourrait affaiblir durablement le PPA-CI et réduire son influence sur la scène politique nationale.