À l’approche des élections en Côte d’Ivoire, les réseaux sociaux se muent en véritables foyers de rumeurs, souvent alarmantes et dénuées de tout fondement. Dernière en date : une information largement relayée annonçant une évacuation sanitaire du président Alassane Ouattara, rapidement démentie, mais ayant suscité une forte inquiétude.
Face à cette désinformation, la Plateforme de Lutte contre la Cybercriminalité (PLCC), rattachée à l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), est rapidement intervenue. L’auteur de cette publication, identifié sous les initiales E.G.A.H., a été arrêté. L’enquête a révélé qu’il n’en était pas à son premier délit : il avait déjà diffusé une fausse nouvelle sur la mort d’un gendarme, liée à un cyberactiviste.
Ces agissements sont passibles de sanctions légales. En effet, l’article 65 de la loi n°2013-451 relative à la cybercriminalité, ainsi que l’article 372 du Code pénal ivoirien, prévoient des peines allant de six mois à deux ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre cinq millions de francs CFA pour diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public ou de semer la panique.
Le mis en cause a été déféré devant le parquet pour répondre de ses actes. Ce rappel à l’ordre intervient dans un climat politique déjà sensible, où les tensions peuvent être attisées par des informations erronées, qu’elles soient malveillantes ou partagées sans vigilance.
Cette affaire souligne l’impérieuse nécessité d’adopter une attitude responsable sur les plateformes numériques. La rapidité de la diffusion ne doit jamais primer la véracité des faits. Diffuser de fausses informations n’expose pas seulement à des sanctions judiciaires, mais menace également la cohésion sociale dans une période déjà délicate.