Le tribunal d’Abidjan a condamné, ce vendredi 18 juillet 2025, Flan Japhet Tokpa, infirmier stagiaire, à trois ans de prison ferme pour injure publique à l’encontre du président de la République, Alassane Ouattara. En pleurs à la barre, le jeune homme a exprimé ses regrets et demandé pardon, sans parvenir à convaincre la justice d’alléger sa peine.
Tout est parti d’un message publié sur le compte personnel de l’accusé, dans lequel il écrivait : « C’est vrai que l’avortement est un péché très grave que Dieu condamne, mais si la mère de Dramane avait avorté sa grossesse, Dieu allait lui pardonner ça. Elle aurait sauvé l’Afrique. »
Le texte, visant directement le chef de l’État, désigné par son prénom usuel, “Dramane”, a rapidement été relayé sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation et provoquant l’ouverture d’une procédure judiciaire. Jugé choquant et offensant, ce message a été qualifié par le parquet d’atteinte grave à la dignité du président.
À la barre, Flan Tokpa, âgé d’une vingtaine d’années, a reconnu les faits. Il a évoqué un geste irréfléchi dicté par la colère, plaidant l’immaturité et l’imprudence. Le procureur a requis une peine de quatre ans de prison, soulignant la gravité des propos tenus. Le tribunal a finalement prononcé une peine de trois ans, retenant le caractère volontaire, public et insultant du message.
Non encore titularisé au ministère de la Santé, dirigé par Pierre N’gou Dimba, l’infirmier stagiaire n’a bénéficié d’aucune circonstance atténuante. Cette affaire, largement commentée, est perçue par plusieurs analystes comme un rappel strict aux jeunes citoyens quant aux responsabilités liées à l’usage des réseaux sociaux et à la liberté d’expression.