Le célèbre artiste engagé Tiken Jah Fakoly s’est exprimé sur la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire, dénonçant les tensions croissantes et appelant à un véritable renouvellement de la classe politique.
« Je comprends la frustration de l’opposition », a déclaré Tiken Jah Fakoly, en rappelant les drames qui ont marqué l’histoire récente du pays. « Les tensions sont en train de monter, et il est important que les leaders d’opinion s’expriment. Nous sommes nombreux, en tant qu’Ivoiriens, à être tristes, car nous ne pensions pas que ce qui est en train de se passer pourrait encore se reproduire. »
Selon l’artiste, ceux qui sont actuellement au pouvoir semblent répéter les erreurs du passé : « Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ont été, hier, victimes d’une situation qu’ils semblent vouloir faire subir à ceux qui sont dans l’opposition. La Côte d’Ivoire a connu trop de morts, trop de vies perdues, toujours à cause des hommes politiques et des décisions politiques prises. »
Tiken Jah Fakoly a également appelé à des élections libres et inclusives, dénonçant l’absence de justice pour les victimes des violences passées. « Je comprends donc la frustration de l’opposition ivoirienne, car nous pensions qu’après tout ce qui s’est passé, nous aurions enfin des élections libres, transparentes et inclusives. Moi, je suis triste : 3 000 morts, et toujours aucun coupable. »
L’artiste a adressé un message solennel au président de la République : « Si le Président Laurent Gbagbo n’est pas candidat, il est important que lui-même ne le soit pas non plus. Cela permettrait d’engager un véritable processus de renouvellement de la classe politique. »
Enfin, Tiken Jah Fakoly a lancé un appel aux Ivoiriens pour l’avenir : « En 2030, j’espère que, si nous, les Ivoiriens, nous nous levons pour défendre notre pays, et si nous savons dépasser nos appartenances régionales, religieuses ou ethniques pour défendre l’intérêt général, alors nous pourrons obtenir des élections libres, transparentes et inclusives. Cela signifie donner la chance à une nouvelle génération d’hommes politiques présidentiables de se présenter, et laisser les Ivoiriens choisir librement. »