Tidjane Thiam a démissionné de la présidence du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), selon une annonce faite le 11 mai 2025 par le président par intérim du parti, Ernest N’Koumo Mobio.
Le 22 avril, le Tribunal de première instance d’Abidjan a ordonné la radiation de Thiam des listes électorales, estimant qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne. Le jugement se fonde sur l’article 48 du Code de la nationalité de 1961, qui prévoit la perte automatique de la nationalité pour tout Ivoirien majeur ayant volontairement acquis une nationalité étrangère. Naturalisé français en 1987, Thiam affirme avoir renoncé à cette nationalité en mars 2025 et conteste la décision, qu’il qualifie d’injuste.
Dans une vidéo publiée peu après le verdict, Thiam a dénoncé une manœuvre politique destinée à l’écarter de la course présidentielle. Il accuse le pouvoir d’avoir « éliminé son principal rival » par un raisonnement juridique « inique et incompréhensible », tout en réaffirmant sa détermination à se présenter.
Malgré sa radiation, le candidat avait poursuivi sa campagne, invoquant la nécessité de garantir aux Ivoiriens un choix libre et équitable. Il s’était également appuyé sur un sondage commandité à une organisation internationale, qui le donnait largement en tête face à ses concurrents, notamment l’ex-président Laurent Gbagbo et le président sortant Alassane Ouattara.
Mais face à l’incertitude juridique persistante et aux tensions internes, Thiam a choisi de se retirer de la direction du PDCI. Conformément aux statuts du parti, Ernest N’Koumo Mobio assure désormais l’intérim. Il a lancé un appel à l’unité et à la discipline pour préserver la stabilité du parti.
À cinq mois du scrutin présidentiel, ce départ crée un vide à la tête de l’un des principaux partis d’opposition, fragilisant davantage l’équilibre politique ivoirien à l’approche d’un rendez-vous électoral décisif.