Steve Beko, cadre du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a réagi vigoureusement aux critiques du journaliste Élysée Gboulougbeu visant Nady Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo. Ce dernier avait remis en question la légitimité de ses prises de position politiques, estimant, lors de l’émission Life Talk, qu’elle ne disposait d’aucune qualité officielle pour intervenir dans le débat public.
Dans une réponse publiée sur les réseaux sociaux, Steve Beko dénonce une démarche « incohérente » et un « deux poids, deux mesures ». Pour lui, la légitimité politique ne saurait être réduite à la détention d’un poste formel dans un parti. « Dans un système démocratique, le droit à la parole politique ne dépend pas exclusivement d’une fonction officielle », fait-il valoir, rappelant que la liberté d’expression est un droit fondamental.
Le cadre du PPA-CI revient également sur les sanctions subies par Nady Gbagbo après la crise post-électorale de 2011. Gel de ses avoirs, interdiction de voyager, saisine de la Cour de justice de l’Union européenne… autant d’éléments qu’il présente comme la preuve d’un engagement politique de fait. « Elle n’avait encore jamais pris position publiquement à cette époque, et pourtant elle a été sanctionnée », souligne-t-il, estimant que cela renforce aujourd’hui la légitimité de sa parole.
Steve Beko pointe par ailleurs une forme de partialité dans le traitement réservé à l’épouse de Laurent Gbagbo. Pour illustrer son propos, il évoque une interview de Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire, publiée en 2003 dans Le Patriote, où celle-ci exprimait publiquement son soutien politique à son mari. « Était-elle membre du bureau politique du RDR à ce moment-là ? », interroge-t-il. « Pourquoi ce qui est toléré ailleurs deviendrait-il condamnable dans notre camp ? »
Pour Steve Beko, cette polémique illustre des tensions internes au sein de la mouvance gbagbiste, où différentes sensibilités coexistent. Il conclut en affirmant que les prises de position des épouses de leaders politiques sont courantes et légitimes : « Dans toutes les grandes familles politiques, les épouses de figures de premier plan s’expriment dans l’espace public. Ce n’est ni nouveau, ni répréhensible. »