Le commandant Abdoulaye Fofana, ancien aide de camp de Guillaume Soro, comparaît devant la justice ivoirienne après son arrestation en mai 2022, à son retour d’exil. Il est poursuivi, avec une quinzaine d’autres personnes, pour « complot contre l’autorité de l’État » et « constitution de bandes armées ». Il encourt jusqu’à vingt ans de réclusion.
Ancien cadre de l’armée ivoirienne et proche de l’opposant en exil Guillaume Soro, Fofana avait quitté la Côte d’Ivoire en 2019. Il affirme avoir décidé de rentrer dans son pays pour voir son père mourant. Une version mise en doute par le parquet, qui évoque plusieurs zones d’ombre.
Les enquêteurs s’interrogent notamment sur un passage par le Burkina Faso avec de faux papiers, ainsi que sur les contacts pris avec certains militaires avant son arrivée à Abidjan. Interrogé à l’audience, l’accusé a tenté de minimiser : « Je prenais des nouvelles, c’est tout. » Une ligne de défense qui n’a pas convaincu l’accusation. Des procès-verbaux d’audition d’autres prévenus mentionnent des discussions autour d’un éventuel coup d’État contre le régime en place.
Pour Me Kadidja Touré, avocate d’Abdoulaye Fofana, le dossier manque de preuves tangibles : « On utilise mon client comme un prétexte pour atteindre Guillaume Soro. C’est un procès politique », estime-t-elle.
En 2019, Abdoulaye Fofana s’était exprimé publiquement pour critiquer certaines dérives du pouvoir. Devenu une voix dissidente au sein de l’armée, il avait quitté le pays peu après, suivant la trajectoire de Guillaume Soro, en exil depuis son retour avorté en Côte d’Ivoire cette même année.