Du 26 au 28 mai prochains, les entreprises de transport routier prévoient d’interrompre leurs activités pendant 72 heures. Cette décision, qui s’inscrit dans un mouvement de contestation, vise une pression fiscale jugée excessive et inadaptée.
Le préavis de grève a été déposé le 13 mai 2025 auprès du Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier de Côte d’Ivoire (HCPETR-CI). Le motif principal inscrit est la récente imposition d’une Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) fixée à 18 % sur chaque billet vendu, une mesure issue de l’annexe fiscale de 2024 qui touche principalement les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 200 millions de FCFA.
Face à cela, les acteurs du secteur expriment une profonde inquiétude quant aux effets de cette taxe, qu’ils jugent non seulement brutale, mais surtout mal adaptée à la réalité de leurs opérations. « Cette imposition survient dans un contexte où l’absence de mécanismes efficaces de collecte est criante », affirme Assemian Blanche, porte-parole de l’Association des Entreprises de Transport de Passagers (AETP).
Au-delà de la fiscalité lourde, le secteur est également confronté à une flambée des coûts d’exploitation. Le prix d’un bus neuf a grimpé de 80 à 120 millions de FCFA, et le coût des pièces détachées, tout comme celui des pneumatiques, a connu des hausses vertigineuses de 50 à 100 %. Par ailleurs, l’augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), qui est passé de 60 000 à 75 000 FCFA, entraîne mécaniquement une hausse de 12,5 % des salaires, exacerbant encore les difficultés.
Dans ce climat de tension, des sanctions fiscales sévères, telles que des fermetures temporaires d’entreprises pour non-paiement d’une TVA non encore perçue, sont vécues comme des coups de massue. Ces décisions n’engendrent pas seulement des pertes financières, mais portent aussi un coup dur à la réputation des entreprises.
Ibrahim Diaby, Directeur Général du HCPETR-CI, a exprimé son soutien aux revendications des transporteurs lors de la remise du préavis de grève. « Les préoccupations exprimées sont légitimes. Il est impératif que le dialogue s’ouvre pour éviter une crise majeure », a-t-il plaidé. Ce souhait de concertation rapide avec les autorités vise à calmer la tempête qui s’annonce.
Face à ce tableau préoccupant, les transporteurs lancent un appel urgent à la réaction des pouvoirs publics. En l’absence de réponses concrètes, la grève de trois jours, programmée pour la fin mai, restera d’actualité.