En Côte d’Ivoire, une scène pour le moins inhabituelle s’est déroulée ce samedi 24 mai au cimetière de Becedi-Brignan, à l’occasion des obsèques de N’Cho N’Cho William, alias « Tigre », président des jeunes du village, décédé le 19 avril dernier à la suite de violents vomissements.
La cérémonie, marquée par une veillée funèbre grandiose dans la pure tradition Akyé, avec danses, orchestre et écrans géants, avait rassemblé une foule nombreuse venue rendre un dernier hommage à l’un des leaders locaux les plus respectés.
Mais au moment de procéder à l’inhumation, un événement inattendu a semé la confusion. Le cercueil a refusé de descendre dans le caveau. Malgré plusieurs tentatives, y compris l’intervention d’agents de la gendarmerie d’Adzopé présents sur les lieux, il s’est avéré impossible d’introduire le cercueil dans la tombe. Le bois heurtait les parois du caveau, bloquant toute manœuvre.
Ce blocage inexpliqué a rapidement provoqué des tensions. Alors que les forces de l’ordre tentaient de contenir la situation à l’aide de gaz lacrymogènes, des jeunes du village, visiblement excédés, ont décidé de s’emparer du cercueil.
Dans une atmosphère survoltée, ils ont entamé une procession improvisée à travers les rues de Becedi-Brignan, portant le cercueil à bout de bras. Cette marche, empreinte de ferveur et d’émotion, s’est transformée en véritable hommage populaire.
Après près de trois heures de déambulation, le corps de N’Cho N’Cho William a finalement pu être conduit de nouveau au cimetière et inhumé. Une cérémonie hors norme, à l’image de celui que tous surnommaient « Tigre », et dont la disparition laisse une communauté endeuillée, mais surtout marquée par cet adieu hors du commun.