L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a profité de son meeting à Yopougon pour rappeler ses partisans à l’ordre, après les propos xénophobes entendus lors de la marche du Front commun, le 8 août dernier.
« Je n’ai pas apprécié que vous chantiez que vous allez installer Gbagbo au pouvoir et que le petit Mossi retourne chez lui. Ne le répétez plus », a déclaré le fondateur du PPA-CI, appelant ses militants à bannir ce type de slogans.
Laurent Gbagbo a souligné que de nombreux Ivoiriens avaient trouvé refuge dans des pays voisins après la crise de 2011, citant notamment le Ghana, le Bénin, le Liberia, le Togo et le Burkina Faso. « Cela ne correspond ni à l’esprit du PDCI-RDA ni à celui du PPA-CI », a-t-il insisté, avant d’annoncer avoir demandé à sa porte-parole, Me Habiba Touré, de publier un communiqué pour clarifier la position du parti.
Ces chants ont suscité une vive réaction dans l’opinion publique. Le procureur de la République, Koné Braman Oumar, s’est exprimé le lendemain à la télévision. Il a rappelé que la liberté d’expression, protégée par la Constitution, doit s’exercer dans le respect des lois et des droits d’autrui. Il a annoncé des poursuites contre les auteurs identifiés : « Toutes les personnes filmées seront recherchées, interpellées, traduites devant la justice et condamnées. »
La marche du 9 août, organisée entre Saguidiba et Ficgayo à Yopougon, a rassemblé selon les organisateurs plus de 500 000 participants. Les manifestants protestaient contre la candidature du président sortant Alassane Ouattara à un quatrième mandat et réclamaient la réintégration des personnalités exclues du processus électoral.
