Le lundi 18 août 2025, à Williamsville, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, a reçu le « Rassemblement des Ziguéhis RHDP ». Une rencontre qui suscite de vives réactions, tant par son symbolisme que par ses implications politiques et sécuritaires.
Sur ses réseaux sociaux, le ministre a indiqué avoir échangé avec ce groupe, qui revendique son identité par la formule : « Nous ne sommes pas des loubards, mais nous n’aimons pas le désordre. »
Adama Diawara affirme les avoir félicités pour leur non-implication dans les récentes tensions liées à la FESCI dans les campus. Il les a ensuite exhortés à « veiller à la tranquillité des cités universitaires » et à « contribuer à la sérénité des campus ».
Au-delà de la question universitaire, le ministre a reconnu leur avoir demandé de soutenir les candidats du RHDP lors des prochaines échéances : la présidentielle d’octobre et les législatives de décembre 2025. Il a également insisté sur leur rôle dans le « maintien de la paix pendant tout le processus électoral ».
Des inquiétudes sur un recours à des groupes parallèles
Si, en apparence, le discours se veut un appel à la stabilité, le fond soulève de nombreuses interrogations. Historiquement, le terme « Ziguéhis » est associé aux bandes de rue et à la violence urbaine. Leur implication dans la sécurisation des cités universitaires pourrait être perçue comme une délégation de missions régaliennes à des acteurs informels, au détriment des forces républicaines de police et de gendarmerie.
Pour plusieurs observateurs, cette stratégie comporte des risques évidents : intimidation d’étudiants, violences ciblées, dérives politiques. Elle pourrait aussi créer un précédent dangereux en normalisant l’ingérence de groupes marginaux dans la vie académique et électorale.
Une stratégie à hauts risques
À deux mois de la présidentielle d’octobre, dans un climat politique déjà tendu sur la question de l’éligibilité de certains candidats de l’opposition, cette démarche soulève des inquiétudes. Plutôt que de rassurer, elle risque d’alimenter la méfiance et d’exposer le pays à de nouvelles turbulences.
De l’avis de nombreux analystes, seule une approche institutionnelle et républicaine de la sécurité peut garantir une paix durable et la confiance des citoyens dans le processus électoral.
