Joël N’Guessan, cadre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), a été arrêté ce mercredi 18 juin 2025 à la préfecture de police d’Abidjan, où il avait été convoqué plus tôt dans la journée.
Selon des sources policières concordantes, il a été placé en garde à vue et devrait être présenté au procureur de la République ce jeudi 19 juin. Il est poursuivi pour outrage à magistrat, ainsi que pour d’autres chefs d’accusation non encore rendus publics.
Cette arrestation intervient au lendemain d’une interview accordée à un média en ligne, dans laquelle l’ancien ministre et ex-porte-parole du RHDP a tenu des propos particulièrement critiques à l’égard de la magistrature. Des déclarations largement relayées et commentées dans la presse nationale ce mercredi.
« Ce sont les magistrats qui ont décidé qu’on ne délivre pas un certificat de nationalité à Tidjane Thiam. Ce n’est pas moi. Ce sont eux. Si demain il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce seront les magistrats », a déclaré Joël N’Guessan, appelant les autorités judiciaires à davantage de responsabilité dans le traitement des dossiers sensibles, à quelques mois de l’élection présidentielle.
Il s’est également insurgé contre l’exclusion de plusieurs personnalités politiques de la liste électorale, mettant en garde contre une crise politique de grande ampleur. « Je suis convaincu que l’exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise nationale, qui, si l’on n’y prend garde, sera plus meurtrière que celle de 2010-2011 », a-t-il averti.
Des propos qui, pour certains observateurs, relèvent d’un appel à la vigilance face aux tensions croissantes. Pour d’autres, ils constituent une remise en cause directe de l’intégrité de l’institution judiciaire. Le parquet a ouvert une enquête dans un contexte politique déjà marqué par de fortes crispations autour du processus électoral.