Le phénomène des grossesses en milieu scolaire continue de peser lourdement sur le système éducatif ivoirien, avec de fortes disparités régionales.
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a publié pour l’année scolaire 2024-2025 un classement des régions les plus touchées, révélant une concentration alarmante des cas dans certaines zones du pays.
En tête de ce palmarès préoccupant, la région de la Nawa enregistre 424 cas, soit près de 9,5 % du total national. Un chiffre qui place cette région forestière dans une situation d’urgence éducative. Elle est suivie de près par le Tonkpi, avec 408 cas, témoignant d’une réalité similaire dans l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire.
Le podium est complété par la Marahoué (267 cas), puis viennent le Hambol (258 cas), le Tchologo (230 cas) et le Cavally (213 cas). Même des régions proches de la capitale, comme la Mé (198 cas) ou Abidjan elle-même (197 cas), ne sont pas épargnées. En queue de ce classement, mais toujours dans des proportions préoccupantes, figurent la Gbekè (177 cas) et l’Agnéby-Tiassa (167 cas).
Ces chiffres traduisent une réalité alarmante : les grossesses scolaires ne frappent pas toutes les régions de la même manière. Plusieurs facteurs aggravants sont identifiés par les experts : la pauvreté, la déscolarisation précoce, l’insuffisance d’éducation sexuelle, le manque de structures d’accueil adaptées, ainsi que certaines normes sociales et coutumes néfastes à l’autonomisation des jeunes filles.