Pascale Zaholy, députée suppléante de Yopougon, a été arrêtée et incarcérée dans une affaire visant son mari, militant du PPA-CI. Ses avocats dénoncent une détention « sans fondement juridique » et fondée uniquement sur un lien familial.
Le 11 août, le procureur de la République près le tribunal d’Abidjan a annoncé l’interpellation de huit personnes à la suite des violences survenues dans la nuit du 1er au 2 août à Yopougon. Parmi elles, Mme Zaholy, poursuivie pour acte terroriste, complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradations et incendies volontaires.
Pour la défense, la parlementaire suppléante n’a pris part à aucun des événements incriminés. « Elle est détenue uniquement parce qu’elle est l’épouse d’un militant supposément impliqué », affirme Me Tapi.
Conditions indignes de détention
Conduite à la Direction de la surveillance du territoire (DST), Mme Zaholy a été placée dans une cellule séparée des hommes, mais insalubre : matelas infesté et imprégné d’urine, absence de produits d’hygiène malgré ses demandes.
Sous le stress, ses règles ont débuté. Faute de serviettes hygiéniques, elle aurait été contrainte de déchirer le matelas pour s’en fabriquer, selon ses avocats.
« Ce sont des traitements dégradants, contraires à la dignité humaine », s’indigne Me Tapi, qui rappelle qu’un cas similaire s’est déjà produit par le passé. Pour lui, la répétition de ce type d’arrestations laisse planer de graves doutes sur le respect des droits fondamentaux en Côte d’Ivoire.